La hiérarchie des besoins
(Maslow, 1943)La théorie de Maslow est célèbre bien que sa validation reste encore douteuse. Selon lui, les besoins peuvent être regroupés en cinq catégories principales qui sont hiérarchisées de façon croissante. Ils changent à mesure qu'il sont satisfaits de sorte qu’un besoin supérieur ne peut s’exprimer que lorsque les besoins du niveau immédiatement inférieur sont satisfaits. La théorie de Maslow se résume bien dans le dicton "Ventre vide n’a pas d’oreille". Si les besoins physiologiques (faim, soif, désir sexuel, besoin de sommeil, etc.) sont satisfaits, d’autres apparaissent comme les besoins sociaux, d'estime de soi et d'accomplissement de soi.
Ces besoins humains sont classés par ordre croissant :
Le premier besoin de l'être est d'ordre physiologique (manger, dormir)
Le deuxième besoin est de l'ordre de sécurité et du confort matériel.
Le troisième besoin est de l'ordre de l'attachement social : besoins d'affection, d’amour, dans leurs différentes manifestations (tendresse filiale et amoureuse, cohésion familiale, amitié).
Une fois réalisée cette "couche" de besoins, apparaissent :
Le quatrième besoin, celui des motivations plus personnelles, plus égoïstes qu’on peut regrouper sous le terme de besoin d’estime, d’indépendance professionnelle, ce qu’on appelle dans la vie courante " l’ambition ".
Et enfin, le niveau le plus élevé de la hiérarchie des besoins concerne la réalisation de soi, de ses intérêts, aptitudes et valeurs.
Les limites
Dans une étude de Barbara Goebel et Dolorès Brown (1981), des sujets de différentes tranches d’âge, allant de 9 à 80 ans, doivent classer des besoins par ordre d’importance. On pourrait penser que les niveaux inférieurs des besoins vont se trouver en moyenne satisfaits en fonction du développement de l’âge et faire apparaître des besoins supérieurs, mais l’étude révèle qu’à tout âge, c’est le besoin d’affection qui domine. D’autre part, l’ordre des besoins n’est pas toujours réalisé, le besoin de réalisation est important et se développe plus chez les adultes jeunes, alors que le besoin d’estime reste faiblement exprimé.
Une autre étude (Hall et Nougaim, 1968), menée dans une grande entreprise américaine structurée, avec des niveaux de hiérarchie très nombreux chez les cadres, montre que le besoin de réussite reste toujours très fort, même chez ceux qui ont bénéficié de nombreux avancements. Il semble donc qu’il y ait des profils selon les individus ou en fonction des différents âges de la vie, avec différentes priorités. L’observation ou les biographies montrent que certaines personnalités ont un besoin de réalisation si fort qu’il n’y a même pas satisfaction des besoins physiologiques : Marie Curie fut trouvée plusieurs fois inanimée par le manque de nutrition au cours de ses études de médecine. Les théories récentes se centrent plus sur quelques mécanismes généraux, impliqués dans des buts variés.
Dernière remarque, l'image de cette pyramide renvoie trop souvent à la représentation des classes sociales. Ainsi, en terme d'idéologie sous-jacente, les deux niveaux supérieurs des besoins seraient réservés aux cadres supérieurs. Cette représentation permet ainsi aux "salariés moyens" de cliver (cela évite de souffrir de ne pas pouvoir satisfaire ces besoins) mais fait souffrir les cadres qui s'imaginent devoir se réaliser sans cesse.